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Ils ont tous 2024 dans le viseur

Près de six mois après les premières arrivées du Vendée Globe, la prochaine édition est dans toutes les têtes. Et l’engouement de la dernière édition est prégnante : ils seraient environ 45 marins à rêver être sur la ligne de départ. État des lieux avant l’été, alors que le contre-la-montre est déjà lancé.

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Le Vendée Globe ne s’est jamais vraiment terminé. Certains skippers n’ont pas caché réfléchir dès leurs dernières semaines à bord à la façon de faire perdurer le projet. « 2024, c’est déjà demain », aime répéter Romain Attanasio. Pour ces mordus du large, replonger dans l’aventure de la plus prestigieuse des courses est un « must », qui se prépare. À leurs côtés, ils sont nombreux, aussi, à rêver être de la partie. D’après les chiffres du Figaro Nautisme, 45 skippers souhaiteraient s’aligner à la prochaine édition (il était 34 en 2020). Voici les candidats du moment, qui font face à un compte à rebours effréné.

Ils repartent, avec un bateau neuf

Revoilà les champions ! Après avoir pris le temps de s'interroger sur ses motivations profondes et leur authenticité, le vainqueur du Vendée Globe 2020-2021 a décidé de défendre son titre en 2024 ! Yannick Bestaven entre donc dans la course à la course, pour la troisième fois. Il sera accompagné de Maître CoQ, ravi - pourrait-il en être autrement ? - de l'épopée 2020, et qui compte donc prendre le départ du Vendée Globe pour la quatrième fois. Pour le skipper comme pour le sponsor, une première s'annonce : c'est sur un bateau neuf que s'élancera 'Yaya'. Plus précisement, Maître CoQ V sera fabriqué dans le moule de 11th Hour Racing Team 2, lui-même petit frère de Apivia et LinkedOut ; une version encore plus aboutie des plans de Guillaume Verdier. Le bateau sera construit chez CDK.
 

L’annonce a eu lieu en grande pompe, dans un grand studio télévisé début mai. Charal et Jérémie Beyou (13e de la dernière édition) ont annoncé la construction d’un nouveau monocoque. Le futur Charal 2 sera conçu par l’architecte Sam Manuard ; il est présenté par le skipper comme « une rupture, avec une étrave spatulée (...) relativement facile, ergonomique et polyvalent ».

Boris Herrmann, lui, a annoncé sur notre site la volonté de disposer d’un nouveau bateau, un plan VPLP. « Nous voulons poursuivre pour les 4/5 années à venir », explique-t-il en visant The Ocean Race et le Vendée Globe. En mai, il assurait être en « pleine discussion sur la conception ». Son bateau sera conçu dans le chantier vannetais Multiplast, à l’instar de celui de Maxime Sorel.

Le 10e du Vendée Globe dispose en effet d’un nouveau sponsor, les Chocolats Monbana, de la poursuite des partenariats avec V and B et le département de la Mayenne. Il a décidé de se lancer avec MerConcept à la réalisation du sistership d’Apivia. Une façon pour le skipper cancalais de « donner une nouvelle envergure à son projet » tout en ayant « l’assurance d’avoir un bateau prêt dès la mise à l’eau, prévue en juin 2022 ».

Même enthousiasme pour Kevin Escoffier. Actuellement en pige chez Banque Populaire pour disputer la Transat Jacques Vabre, le skipper a annoncé fin mai avec PRB la construction d’un nouveau bateau. Ils ont en effet racheté la coque d’un IMOCA en cours de construction dans un chantier en Angleterre, dessiné par Guillaume Verdier. Kevin se réjouit du « bon timing » qui va permettre de « bien fiabiliser le nouveau PRB ».

De son côté, Armel Tripon, qui ne bénéficie plus du soutien de L’Occitane-en-Provence, a annoncé la construction d’un nouveau scow (un bateau à étrave arrondie), tout en reprenant les navigations et les compétitions en Multi50.

Ils repartent avec un autre bateau

Le mercato, comme à l’issue de chaque édition, c’est aussi des bateaux qui vont d’un projet – et d’un skipper – à un autre. Celui qui a ouvert le bal, c’est Louis Burton. 3e du Vendée Globe, le Malouin a fait l’acquisition de L’Occitane-en-Provence avec lequel il participe à The Ocean Race Europe actuellement. « C’est comme dans un rêve, je découvre une nouvelle machine qui me donne envie de relever encore plus de défis », expliquait-il lors de la mise à l’eau.

De son côté, Bureau Vallée 2 a trouvé son acquéreur : Pip Hare. La pétillante Britannique (19e du dernier Vendée Globe) et son sponsor Medallia repartent donc pour un tour avec un projet plus sportif et un bateau « très performant », soulignait la Britannique dans un de nos articles.

Début mai, on apprenait que Romain Attanasio allait lui aussi connaître les joies de la navigation avec des foils. Le marin a en effet acquis l’IMOCA de Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) qu’il a mis à ses nouvelles couleurs grâce au soutien d’un nouveau sponsor, Fortinet, qui sera associé à Best Western.

Damien Seguin a brillé cette année avec un Groupe Apicil à dérives droites. Le voici propriétaire du bateau du vainqueur, Maître CoQ IV, pour viser plus loin, plus haut, plus fort lors de la 10e édition !

Ils repartent avec le même bateau

Fabrice Amedeo est le premier de cette catégorie. Lui qui avait abandonné au large de l’Afrique du Sud est reparti pour un nouveau cycle avec le même bateau. En revanche, il bénéficie de nouvelles couleurs puisque l’entreprise Nexans l’a rejoint.  

Kojiro Shiraishi sera également sur le même bateau pour sa 3e participation. Il l’a annoncé en avril conjointement à son sponsor, DMG-Mori. « Le bateau et moi aurons la tâche d’être plus rapides et je vais tenter de rendre le bateau plus confortable en navigation et d’améliorer les foils ».

De son côté, Giancarlo Pedote a signifié sa forte envie de repartir, et ce sera avec le bateau qui l'a mené à la 8e place de la 9e édition. Manuel Cousin sera lui aussi au rendez-vous avec son sponsor, Groupe Setin. Son IMOCA est actuellement en chantier chez Mer Agitée depuis fin mars. « On a validé de grands changements : le mât, la bôme, les dérives, le système de ballast et une cure d’amaigrissement importante », confie le skipper. Il se dit « archi-partant pour 2024 » et se réserve le droit de réfléchir, après la Route du Rhum, pour participer au Vendée Globe avec ce bateau ou un autre. 

Ils veulent repartir mais...

Premier à avoir franchi la ligne, deuxième au classement final, il ne fait aucun doute que Charlie Dalin fasse à nouveau partie de l’aventure. Alors qu’il teste actuellement de nouveaux foils, l’incertitude à propos de sa participation en 2024 se résume en une question : partira-t-il avec l’actuel Apivia remanié ou avec un nouveau bateau ? « Je ne sais pas encore. On verra dans les prochains mois vers quoi on se dirige. »

Même problématique pour Sam Davies (Initiatives Cœur). C’est ce qu’elle a expliqué à Tip & Shaft : « Avec l’équipe et les partenaires, on cherche un moyen de nous ‘upgrader’ pour le prochain Vendée Globe. Rien n’est acté, on cherche la solution la meilleure des options. »

Alex Thomson (Hugo Boss), s’il n’a rien officialisé en la matière, pencherait lui pour la création d’un nouveau bateau. Nicolas Troussel ne ferme pas la porte non plus à une construction de bateau : « Cela dépendra de ce qu’il se passe cette année », confiait-il avant de participer à The Ocean Race.

Thomas Ruyant, qui expliquait que son « histoire avec le Vendée Globe n’était pas finie », est pour l’instant engagé avec LinkedOut jusqu’à la Route du Rhum 2022. Difficile pourtant de l’imaginer manquer le prochain tour du monde, lui qui dispute actuellement The Ocean Race Europe. Parmi ses coéquipières, il y a Clarisse Crémer. 12e du dernier Vendée Globe, qui a réaffirmé son envie d’y participer à nouveau, sans qu’aucune annonce officielle n’ait pour l’instant été réalisée dans ce sens. Alexia Barrier en serait également au même stade.

Arnaud Boissières a aussi fait part de son envie de participer à un 5e Vendée Globe. Avec quel bateau ? À plusieurs reprises, il a fait part de sa volonté d’acquérir Maître CoQ IV, le bateau du vainqueur et de son ami, Yannick Bestaven. « Plus que jamais, je veux mettre une empreinte compétitive et marquante au Vendée Globe », a-t-il expliqué à Ouest France. Isabelle Joschke aspire également à revenir. Pourtant, à la différence de ses compères, celle qui concourait sous les couleurs de MACSF ne souhaite pas forcément disposer d’un bateau neuf, ce qu’elle a confié à Voiles et Voiliers.

De son côté, Alan Roura doit composer avec le retrait annoncé de son sponsor, La Fabrique. Le Suisse reste pourtant particulièrement motivé pour en trouver de nouveaux, comme il l’a soufflé à Voiles et Voiliers : « Je suis confiant dans ma capacité à convaincre des sponsors d’embarquer avec moi ».  Sébastien Simon est aussi en recherche de partenaires. Son sponsor principal, Arkéa Paprec, a décidé de lancer la construction d'un nouvel Imoca, mais souhaite qu'il soit mené par un nouveau skipper. 

Benjamin Dutreux, qui a découvert le Vendée Globe cette année, participera aux futures grandes courses de la saison au côté de Damien Seguin. Il devrait annoncer prochainement à quoi ressembleront les grandes lignes de son programme, lui qui a très envie de faire partie de l’aventure en 2024. Chez Miranda Merron, qui a également vécu le retrait de son sponsor, Campagne de France, l’équation est plus compliquée. « Miranda adorerait repartir sur un Vendée Globe, mais sans sponsors ni moyens financiers conséquents, moi je dis non », a affirmé Halvard Mabire à Voiles et Voiliers.

Il rêvent d'y participer

Le projet prend corps pour Louis Duc. Lui qui avait récupéré l’IMOCA Fortil de Clément Giraud, endommagé après un incendie, vient d’annoncer l’arrivée d’un premier partenaire, le groupement de paysagistes Lantana Paysages. C'est le cas aussi pour Sébastien Marsset. Team manager et boat-captain de Romain Attanasio durant la saison 2020, il est aussi so co-skipper cette saison. Ce touche-à-tout de la course au large progresse dans sa recherche de partenaires, mais il porte déjà la cause de Handicap Agir

L’aventurier Guirec Soudée, connu pour avoir réalisé le tour du monde avec une poule, se rapproche également d’une participation. Il a acheté l’IMOCA de Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family, 9e). C’est également le cas d’Antoine Cornic qui a acquis l’ex-Spirit of Canada (Derek Hatfield, Vendée Globe 2008).

De son côté, Sébastien Josse a réaffirmé à de multiples reprises son envie d’en être. Yann Eliès, qui vient d’achever la Transat en double, dit « avoir retrouvé la foi » et viser « un bateau la génération 2020 ou de la génération précédente », comme il l’a expliqué à Voiles et Voiliers. Violette Dorange, également engagée à la Transat en double, a fait part de sa volonté de monter un projet, et être en recherche de financement.

D’autre part, deux participants à The Ocean Race Europe sont également sur les rangs : Justine Mettraux et Yoann Richomme. La Suissesse, qui fait ses armes à bord de 11th Hour Racing, vise un « IMOCA de 2e ou 3e génération ». Enfin, à noter que les noms de Nicolas Boidevézi et de Jörg Riechers sont également cités pour cette prochaine édition. Affaires à suivre !

Par la rédaction du Vendée Globe / Antoine Grenapin

LE RÉCAPITULATIF, PAR GÉNÉRATION DE BATEAUX :

Génération 2024 (bateaux neufs) :

  • Seaexplorer pour Boris Herrmann
  • V&B Monbana-Mayenne pour Maxime Sorel
  • Charal 2 pour Jérémie Beyou
  • PRB pour Kevin Escoffier

Génération 2020

  • Bureau Vallée 3 pour Louis Burton
  • Corum L’Epargne
  • DMG Mori
  • Apivia
  • Medallia (ex-Bureau Vallée 3) pour Pip Hare
  • Fortinet-BestWestern (ex-Seaexplorer) pour Romain Attanasio
  • Nexans-Art&Fenêtres pour Fabrice Amedeo
  • Prysmian Group pour Giancarlo Pedote
     
  • À vendre : Arkea Paprec, Hugo Boss, Charal 1, Maître CoQ IV

Génération 2014 :

  • L’ancien bateau de Nandor Fa

Génération 2012

  • Team Germany, ex-Acciona
  • Banque Populaire (vendu)

Génération 2008

  • Yes We Cam, La Mie Câline, Time For Oceans, Omia - Water Family (vendus)
  • Apicil (à vendre)
  • Merci de Sébastien Destremau
  • Groupe Sétin de Manu Cousin
  • MACSF d’Isabelle Jochke
  • La Compagnie du Lit de Clément Giraud
  • Campagne de France de Miranda Merron
  • Plan Farr 2008 de Louis Duc
  • V&B de Maxime Sorel
  • La Fabrique d’Alan Roura
  • Spirit of Canada d’Antoine Cornic  
  • Stark, de Ari Huusela (à vendre)

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