Bien sûr, l’esprit de fête à bord des IMOCA du Vendée Globe ne souffre d’aucune comparaison avec les obligations à terre. Pas de file d’attente dans les zones commerciales, pas de repas à anticiper, pas d’objet à emballer et pas d’idées cadeau de dernière minute à trouver. Il n’empêche, il y a un petit quelque chose qui leur rappelle que la période est un peu différente et, cette fois-ci, les caprices de la météo n’y sont pour rien. Sam Goodchild peut en attester : tous les jours, dans son sac dédié à la nourriture, il a aussi son calendrier de l’avent. Le skipper de VULNERABLE raconte sourire aux lèvres :
À chacun son calendrier de l’avent
À bord, les satisfactions et les petites joies du quotidien se savourent avec encore plus d’intensité. C’est le cas pour Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance, 1er) qui a passé une nouvelle journée en tête, pour Yoann Richomme (PAPREC ARKEA) qui a pris la 2e place à Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) et pour tous les autres qui progressent coûte que coûte dans l’océan Indien. Certains ont profité des dernières heures pour réparer - Antoine Cornic (Human Immobilier, 32e), Guirec Soudée (Freelance.com, 30e) – et chaque mille grappillé est une victoire en soi dans ce territoire hostile qu’ils finissent tous par apprivoiser.
On sourit, forcément, mais on sait qu’elles réchauffent les coeurs, ces petites attentions du monde qui ne gîte pas et qui les regarde évoluer au loin. On pense à Nicolas Lunven qui découvre tous les jours une photo de ses proches, on pense aussi à tous ceux qui trouvent dans leur motivation du quotidien l’envie de faire plaisir à ceux qu’ils aiment et de s’en rapprocher aussi. Comme Charlie Dalin le leader hier, ils sont d’ailleurs de plus en plus à se rapprocher de la mi-course et c’est une motivation en soi. « Dans le fichier américain, les prévisions nous emmènent jusqu’au Cap Horn, ça fait du bien », savoure Paul Meilhat (Biotherm).
Richomme, NOUVEAU DAUPHIN
Dans le rang des petits cadeaux qui font du bien, Yoann Richomme est bien gâté. Ses efforts sont récompensés : le skipper PAPREC ARKÉA, après être revenu sur Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e) qui progresse avec un foil en moins, est parvenu à le dépasser ce samedi. Une sacrée satisfaction pour Yoann qui cravache depuis des jours afin de revenir sur son adversaire direct. Il en profite aussi pour se rapprocher de Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) en passant sous la barre des 200 milles d’écart.
Derrière, le groupe qui doit se faire ralentir par la dorsale, qui va de Thomas Ruyant (VULNERABLE, 3e) à Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence, 13e) voit arriver derrière eux un front qui leur permettra de faire une route « vers l’Est plutôt tendu avec de bonnes moyennes », explique Pierre Hays de la direction de course. Sam Goodchild se méfie pourtant de cette dépression :
Cornic et Soudée, l’heure des petites victoires
Pour d’autres, il y a des réjouissances qui ont valeur de cadeaux avant l’heure. Antoine Cornic (Human Immobilier, 32e) progresse dans ses réparations. Il a réussi à découper un rail de grand-voile et attend le bon moment pour monter au mât et réparer (à une dizaine de mètres du pont). De son côté, Guirec Soudée (Freelance.com, 30e) semble être reparti de l’avant en filant au Nord après être passé par les Kerguelen. Louis Duc (Fives Groupe – Lantana Environnement, 24e) a également contacté la direction de course pour assurer que tous les voyants étaient au vert dans une route très sud, dans le sillage de Tanguy Le Turquais.
Enfin, Bureau Vallée a donné des nouvelles quelques jours après l’abandon de Louis Burton. Son équipe a réalisé des réparations à Cape Town et un équipage réduit (sans le skipper) a largué les amarres, hier après-midi, afin de ramener le bateau dans l’Hexagone. Ils croiseront peut-être la lanterne rouge de ce Vendée Globe, Szabolcs Weöres (New Europe) qui avance en bordure d’une dépression. Le cap de Bonne Espérance pointe à 800 milles : pour le Hongrois, cette quête vaut à nul doute tous les calendriers de l’avent.