La perte de voiles (mes spis 3 jours après le départ), qui m'a déjà beaucoup pénalisé dans les vents portants léger au niveau du cap vert, risque de me causer préjudice dans les jours à venir (au même titre que Clarisse et Justine) et me faire perdre ce que je viens de gagner, ce qui ne m'empêchera pas d'attaquer les mers du Sud dans de bonnes conditions, et j'espère pas trop mal placé. En général, une perte de voile et souvent liée à une erreur humaine : mauvaise manœuvre, inattention, laxisme, manque de contrôle, accompagné d'une petite part de malchance... Il n'y a pas à se plaindre, faut faire avec ce qui nous reste, tous les bateaux auront des déboires à un moment. La course vient à peine de commencer, le plus dur nous attend !
Arnaud Boissières : « ça ne va pas très vite »
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Premières notes de frais
Alors que le gros de la flotte navigue encore en t-shirt et maillot de bain, les quinze premiers renouent un peu avec la fraîcheur tout en essayant de retrouver la leur. Des changements de température qui ne les empêchent pas de garder la tête froide, et de constater que, pour l'heure, « c’est un…
Romain Attanasio : « il va falloir se faufiler dans un trou de souris »
J’ai à nouveau à l’intérieur du bateau une hideuse odeur de crustacés, c’est infect et je pense que c’est un truc bloqué dans le puits de quille… Pour ceux qui pensent que ce sont mes chaussettes, ça ne risque pas car j’ai utilisé qu'une paire que j’ai ensuite lavée !
Il y a des moments dans la journée où c’est un régal : la mer est bien plate, le vent monte à 14 nœuds et le bateau est lancé à 22 nœuds. Puis quelqu’un appuie sur bouton off et tout s’arrête. Au loin derrière, je vois une petite voile qui, petit à petit, devient floue à l’horizon. C’est drôle de se retrouver à vue, au beau milieu de l’Atlantique ! C’est assez motivant car tous ces bateaux étaient devant il y a quelques jours.
Sinon, le pont est un cimetière à poissons volants, j’en ai partout ! J’ai hâte de retrouver mes copains les albatros dans le Sud. Ah ça, vivement le Sud ! Même si on n’y est pas encore rendu…
Toujours plus vite, toujours plus fort !
« La vitesse est la forme d’extase dont la révolution technique à fait cadeau à l’homme », a écrit le romancier Milan Kundera. Les marins du Vendée Globe ne disent pas autre chose. Pour eux, pas besoin d’avoir recours à l’usage de substances comme le LSD, la sauge divinatoire ou n’importe quel…
Une voile en moins pour Justine Mettraux
L’idée, ce n’est pas d’aller claquer des records ou de faire 30 nœuds mais plutôt d’essayer de maintenir une moyenne correcte. C’est vraiment d’essayer d’avoir un bon rythme mais de tenir la distance. Mais effectivement, cette dépression nous propulse rapidement vers Bonne Espérance et c’est quand même assez pratique. C’est les transports en commun. On est dans le TVG et c’est plutôt bien.
Concernant mon genou, il avait gonflé énormément et je n’arrivais plus à le plier. J’ai passé deux jours après le Pot-au-Noir à ne rien pouvoir faire mais ça va un peu mieux. J’ai toujours des douleurs mais ça s’est dégonflé et j’arrive à me déplacer.
Nous sommes à la traîne ici avec ce front, à la limite de perdre la dépression. Les conditions sont un peu instables, il y a entre 13 et 20 nœuds de vent, pas facile d'être rapide tout le temps. Nous faisons ce que nous pouvons. Nous avons passé une bonne nuit, sans changement de voile, et tout va bien à bord. La distance avec les leaders va radicalement changer, ils vont gagner beaucoup. J'ai également eu un contact AIS avec Clarisse, c'est agréable d'avoir un compagnon direct, je l'ai entendue parler sur la VHF mais je ne la vois plus maintenant. Je suis à nouveau seul. Il fait toujours beau et les conditions sont vraiment très agréables. Le peloton de tête est incroyable, grand respect, ils ont de la chance là où ils sont et c'est grâce à leurs propres efforts. Ça fait vraiment plaisir à voir. Je suis un peu jaloux évidemment mais la course est encore longue. Voyons ce qui va se passer. Je m'attends à ce que la distance qui les sépare de nous soit presque doublée, avec six ou sept cents milles d'avance sur le peloton. J'espère que j'aurai l'occasion de réduire cette distance dans l'océan Indien ou l'océan Pacifique, sinon la course se jouera ici. Mais ce n'est pas fini !