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On dit toujours : « Plus on est de fous, plus on rit ! », et donc que ce n’est pas bien grave que le groupe de derrière revienne. Mais si, si c’est « grave » ! J’avais quasiment 1 000 milles d’avance sur Benjamin (Feffé), je peux vous dire que j’ai un peu les boules là… Sans parler de mes deux amis du Sud, Isa (Joschke) et Giancarlo (Pedote). Et Jean (Le Cam) : hier matin, on était à prendre le café ensemble, et là il nous a tous collé un caramel. 

C’est vraiment sympa d’avoir retrouvé l’Atlantique et de faire cap au Nord. Les nuits rallongent, elles sont plus noires, l’eau est plus verte et les températures plus douces. J’ai échappé au dernier coup de vent prévu et je navigue à présent sur les contours d’un anticyclone et j’ai enfin retrouvé des vitesses plus cohérentes. J’espère désormais que le ventilateur ne s’arrêtera pas trop vite !

On est toujours au portant autour des Açores. Ça a été sport et intense avec des conditions plus fortes que prévue avec jusqu’à 34 nœuds. Je suis un peu plus rapide ? Je n’ai pas regardé le classement mais on sait que ce sont des conditions qui nous sont favorables. Avec ma voile en plus (J0), l’écart serait sans doute un peu plus faible. Je ne sais pas où il peut y avoir des opportunités de revenir, il y a peut-être un peu de jeu encore. J’ai toujours un peu peur de faire des dommages collatérales… On est en train de préparer l’arrivée avec l’équipe. C’est fou de se dire que c’est déjà la fin du Vendée Globe. Si j’arrive au bout, ce sera génial !

Ce n’est pas les 60 jours qui me pèsent mais la dizaine de jours qui me séparent du cap Horn. Il me tarde de sortir des mers du Sud, ce sera un vrai soulagement. Mon bateau est très proche de celui de Fabrice (Amedeo), on est quasiment bord à bord, ça permet de se tirer vers le haut et de garder un esprit combatif. C’est fou de se rendre compte que les journées passent aussi vite !